Dès 1909, des médecins ont cherché à améliorer la vie de leur patientèle et ont conçu des méthodes. Ils s’appellent Johannes Heinrich Schultz, Roger Vittoz, Edmond Jacobson.
Ils ont conçu le Training Autogène de Schultz, la méthode Vittoz, la relaxation progressive de Jacobson.
Le Training Autogène de Schultz
En 1909, Johannes Heinrich Schultz a créé cette technique basée sur les sensations de pesanteur et de chaleur.
Son objectif est de lâcher le mental, de se connecter à soi et de faire venir les sensations.
La particularité de cette méthode c’est qu’il s’agit d’un training autogène, c’est-à-dire que l’on utilise le pronom : je, je sens ma main de plus en plus lourde. Les termes Training autogène correspondent à auto = soi-même et Gennan = engendre. J’entraîne ma guérison par ma pratique. J’engendre moi-même ma relaxation en me répétant ces phrases.
Chacune des sensations qui vont être abordées vont servir à améliorer des symptômes : par exemple lorsque l’on évoque l’apesanteur, c’est pour répondre aux troubles du sommeil et permettre de s’endormir plus facilement.
Il y a 6 exercices en tout qui permettent de parvenir à la détente et à la plongée intérieure. Arriver à sentir une sensation et laisser cette sensation pénétrer le corps. On est dans l’idée de quelque chose qui est externe et qui me fait plonger à l’intérieur de moi et donc de déconnecter du mental.
Cela va me permettre d’accroître mes capacités, de supprimer des déficiences, de développer des capacités cachées par le stress ou l’angoisse.
Cette déconnexion passe par la concentration. Pour arriver à sentir la lourdeur sur mon bras, il faut que je me concentre sur mon bras.
En conclusion, c’est la mise en détente réparatrice et l’autorégulation des fonctions du corps avec la notion d’autonomie et d’activation du positif.
La méthode Vittoz, ou faire les choses en conscience
En 1911, Roger Vittoz, médecin Suisse met en place une méthode qui permet l’autonomie de ses patients par le contrôle cérébral : la base de la méthode consiste dans « l’acte conscient non réflexif ».
Vittoz nous apprend tout d’abord à vivre avec notre corps. On redécouvre ainsi cette maîtrise de la conscience sensorielle qui devient le fondement de la rééducation. Au fur et à mesure que l’on va s’exercer, cela va nous permettre de développer notre imagination, nos actions et nos pensées.
Dans la vie de tous les jours, cela consistera à faire des gestes en conscience : prendre sa douche, se laver les mains, marcher en conscience. Simple et facile à mettre en place.
Le cerveau humain est un poste émetteur et récepteur, il est en position de :
- réceptivité quand arrivent les perceptions sensorielles
- émissivité quand on pense
un peu comme une respiration. Mais l’adulte que nous sommes devenus est beaucoup plus dans l’émissivité, il pense et ne sent plus ses actes.
Or recevoir, accueillir, posséder une sensation permet à notre cerveau et à notre conscient d’avoir leur pleine acuité.
On pourra ainsi éviter la fatigue cérébrale, améliorer notre concentration, diminuer les tensions nerveuses, la confusion, l’insomnie. On gagne en clarté.
La relaxation progressive de Jacobson
En 1938, Edmond Jacobson, professeur de physiologie à l’Université de Chicago souhaite élaborer une méthode de relaxation se situant uniquement sur le plan physiologique. C’est un chercheur, il souhaite qu’on puisse mesurer et que cela soit objectif. Il ne veut pas aborder le domaine émotionnel ou psychologique.
Il édite la relaxation progressive et met au point un appareil mesurant le degré objectif de la contraction musculaire et le degré de relâchement.
A travers cette relaxation, il vise à transmettre, à accompagner une personne le temps qu’il lui faut pour acquérir de l’autonomie au bout d’un nombre de séance défini.
Aujourd’hui on peut utiliser un électromyogramme qui va mesurer ce degré de tension grâce à un mouvement puis la détente du muscle relaxé.
Sa méthode repose sur la contraction de chaque groupe musculaire suivie de son relâchement. C’est-à-dire que je vais apprendre à utiliser mon corps avec le minimum d’énergie et donc à le protéger. C’est une technique préventive.
L’hypothèse de son travail est que lorsque nous sommes tendus, nous sollicitons le système nerveux, lorsque nous avons une émotion, lorsque l’on est en train de réfléchir. Il a pu mesurer grâce à son appareil que tout cela entraînait une tension musculaire et beaucoup de fatigue.
Il ne dissocie pas la tête et le corps, la pensée et le corps, l’émotion et le corps, c’est global. Ce que l’on voit : lorsque je pense… mon corps réagit, quand je réagis… ça peut bloquer ma pensée.
Lorsque j’active une contraction musculaire dans mon quotidien et qu’ensuite je la relâche, pendant que je relâche, je prends conscience de mon corps. J’accueille toutes les sensations, j’arrive à prendre conscience de mon corps.
De ces prises de conscience, il va s’ensuivre une économie d’énergie, donc un regain de vitalité pour le corps et l’esprit, ce sont les maitres mots de Jacobson, arriver à faire dans notre quotidien de ne pas mettre des tensions partout. C’est un art de vivre.
Auteur : Jocelyne Holer